Pourquoi porter assistance
L’Inde est un pays émergent dont l’essor économique permet l’enrichissement d’une petite frange de la population, mais s’accompagne d’une pauvreté endémique en constante progression. Au vu de la situation actuelle, il nous semble important de montrer notre solidarité avec les oubliés de la croissance. C’est en Inde que vivent la plupart des personnes souffrant de malnutrition dans le monde (plus de 200 millions). A l’écart des grandes villes en expansion comme Delhi, Mumbaï et Bangalore, et des sites touristiques, l’on découvre un autre visage de l’Inde d’aujourd’hui: des villages privés d’électricité et d’eau courante, des huttes en torchis dans lesquels s’entassent des familles entières avec leur bétail, des baraques misérables bricolées dans l’urgence le long des routes, une éducation sommaire et du chômage. Beaucoup de personnes deviennent impotentes à cause de carences alimentaires et du manque de soins médicaux.
Une population rurale défavorisée
Plus de 60% de la population indienne vit de l’agriculture bien que cette activité ne soit plus aussi rentable que par le passé. Les terres sont épuisées et empoisonnées suite à un emploi massif d’engrais et de pesticides. Beaucoup de paysans s’endettent à cause d’intérêts exorbitants qu’ils contractent pour s’approvisionner en semences soi-disant de meilleure qualité provenant de grandes firmes occidentales. Quand ce n’est pas une mousson dévastatrice ou une sécheresse qui viennent à bout de leurs efforts. L’opinion publique indienne a été alertée par une « épidémie » de suicides commis par des paysans – officiellement 200’000 entre 1997 et 2007 – sans compter sur un nombre important de cas non enregistrés. A cause d’un manque d’éducation, une fois ruinés, les paysans se retrouvent le dos au mur sans aucune autre alternative de travail, qui leur permettrait de mettre leur famille à l’abri du besoin.
Mesures gouvernementales
Il existe bien une volonté du gouvernement à mettre sur pied des programmes d’aide à la formation, au travail et à l’alimentation, mais ces bonnes intentions se concrétisent mal. La population est méfiante à l’égard des politiciens à cause d’une corruption généralisée. Peu de personnes n’osent les approcher en vue de réclamer une aide et elles sont trop souvent ignorantes de leurs droits. Beaucoup d’entres elles sont illettrées. Dans certaines régions, cette sorte de résignation cause d’énormes problèmes liés à une surconsommation d’alcool et de drogue, ce qui a pour conséquence des situations dramatiques qui se vivent au sein des familles.
Discrimination sociale
Ajouté à cela, il y a aussi des préjugés profondément enracinés sur lesquels se fondent des modes de pensées d’un autre âge, tels que le système des castes ou le manque de sensibilité à l’égard de la condition féminine, qui doivent être dépassés. S’il est possible pour les enfants de basses castes de fréquenter l’école, ils sont défavorisés par les enseignants, consciemment ou non, et c’est pour cette raison que ces élèves évitent souvent de se rendre à leurs cours. Il arrive fréquemment que les personnes en charge de la distribution des rations alimentaires fournies par le gouvernement préfèrent les donner à du bétail par crainte d’entrer en contact avec les plus pauvres et les « intouchables ». Les fœtus de sexe féminin sont régulièrement avortés en raison de la charge financière trop lourde que représentera plus tard le poids financier de la dot. Si elles échappent à ce destin tragique, l’attitude générale est de considérer les jeunes filles comme ne valant pas la peine de recevoir une éducation.
Aider les gens à se relever
Aussi longtemps que ces conditions de vie demeureront d’actualité, chacun où qu’il soit doit se sentir concerné et faire preuve de compassion et de solidarité. Nous voulons traiter le problème à sa racine et nous focalisons notre attention principalement sur ces trois domaines interconnectés que sont la santé, l’éducation et le soutien à la condition féminine: la privation de soins en cas de maladie entraîne des absences prolongées au travail et, pour les enfants, le décrochage scolaire. L’absence d’un revenu décent mène à la faim et la malnutrition. Une scolarité irrégulière causée par les maladies ou la discrimination sociale, notamment envers les filles, diminue les chances d’obtenir plus tard un emploi.
Un manque d’éducation renforce les schémas de pensées et comportements du passé. Ceci entrave l’élan vers une évolution sociétale visant à considérer les femmes comme étant les égales des hommes en termes de droits, ce qui représenterait pour elles un atout conséquent pour leur avenir. Les statistiques montrent que dans les pays où les femmes ont accès à l’éducation, la pauvreté régresse.